samedi 22 novembre 2008

Est-ce que t'entends ce que je vois?


les images nous vampirisent.
pas celles du grand cinéma. ou des musées, des expos, des galeries.des livres. des souvenirs, des albums de famille. non.
je parle de celles diffusées au quotidien.
on dirait un grand abreuvoir.
nous venons par troupeaux nous y mirer. puis nous baigner dans cette fange et bien sûr nous croyons nous y désaltérer.cette insipidité d'une eau de boudin chargée d'éléments nocifs abrités derrière un vague goût de sucre nous remplit le cerveau qui grossit telle une outre.
cette orgie visuelle nous rend aveugles.
les autres sens sont par-là même anesthésiés.

alors quand un espace sonore trublionne dans le grand bazar acoustique il faut savoir s'y abandonner pour retrouver des sensations presque oubliées.
le lien s'appelle : "est ce que t'entends que je vois ? ".
sons, reportages, bidouillages, parcours auditifs, poétique auriculaire...c'est stimulant.
on peut aussi soi-même faire son patchwork en laissant démarrer plusieurs bandes à la fois.
j'ai testé ainsi le muezzin dans la casserole des carottes à la vapeur posée au milieu de la cuisine où le chien aboie.
les acuités poétiques sont à développer.
"est-ce que t'entends ce que je vois ? " débroussaille ce chemin. mais sans brusquerie, juste en écartant les mûriers et les ronces pour ne pas effrayer les roitelets qui pourraient y nicher.
et comme cela nous permettre de surprendre leur "trino" *.
chut.

* : trille. c'est plus serein et jouissif en espingoin. non ?

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